Vous êtes consultant dans une ESN ? Alors vous êtes certainement familiers avec la notion d’intercontrat ou d'intermission. Et il vous est peut-être même déjà arrivé d'avoir à gérer cette période creuse, qui peut être à la fois stressante et désagréable à vivre. Rassurez-vous, après la lecture de cet article, vous n’aborderez plus jamais l’intercontrat de la même façon !
Qu’est-ce que l’intercontrat ?
Dans le monde du conseil, des agences web ou des Entreprises de Services du Numérique (ESN ou SSII), l’intercontrat ou intermission est une période de transition durant laquelle un salarié est en attente de ses prochaines missions chez un client. Arrêt du projet, absence de nouvelle mission à pourvoir immédiatement à la fin d'un long contrat commercial ou encore accumulation de plusieurs projets courts qui ne couvrent pas un temps complet, les raisons qui donnent naissance à une période d'intercontrat peuvent être nombreuses. Pendant cette période, le salarié est tenu de rester disponible pour son employeur sur toute la durée de l’intercontrat, son salaire étant perçu intégralement sur la période.
Sur le papier, cette situation peut sembler idyllique. Qui ne rêverait pas d’être payé pour ne rien faire ? Dans la réalité, nombreux sont les salariés qui craignent l’intercontrat, car il peut très vite mener à un manque de motivation et de confiance, à une sensation de mise à l’écart voire à un sentiment de stress accentué, notamment s’il est répété tout au long de l’année… Il est donc essentiel, pour l'entreprise et pour les consultants, d'anticiper au maximum cette période afin qu'elle soit la plus courte possible et que le taux d'intercontrats dans la société soit le plus faible possible.
L'intercontrat reste néanmoins incontournable. Voici donc quelques-unes de nos solutions pour rendre cette période plus facile à vivre !
Quels sont les droits des consultants en intercontrat ?
L'intercontrat est un état de fait et non un droit. Aucune définition de l'intercontrat n'est proposée dans le Code du travail. Il faut donc consulter la convention collective "Syntec" (relative aux bureaux d’études techniques, aux cabinets d'ingénieur conseil et sociétés de conseils) pour en savoir plus sur les droits applicables dans cette situation.
L'intercontrat ne peut évidemment pas être un motif de licenciement. Le statut, les droits et la rémunération fixe restent identiques sur cette période, seules les variables peuvent être supprimés (bonus, primes sur objectif, frais de déplacements et tickets restaurants si l'intercontrat a lieu à domicile,...). Votre employeur peut également vous demander de poser des vacances, RTT ou congés payés (en vous avertissant 2 mois avant).
N'hésitez pas à consulter les notes de service ou votre équipe RH pour en savoir plus sur la réglementation en vigueur dans l'entreprise concernant ces différents points. À noter que si l'intercontrat s'effectue à domicile, vous devez faire attention à rester joignable par mail ou téléphone pendant les heures d'ouverture de l'entreprise.
À lire également : Comment mobiliser ses collaborateurs auprès d’associations ?
Faire rimer l’intercontrat avec engagement solidaire
Pour pallier les conséquences négatives liées à ces moments de latence, pourquoi ne pas se lancer dans l’engagement solidaire ? Les salariés en intercontrat peuvent ainsi attendre leurs prochains projets en s’engageant pour une cause sur des activités de bénévolat terrain sur une plus longue durée. Un excellent moyen de garder sa motivation et de donner du sens à cette période qui peut parfois durer plusieurs semaines !
Il est évident que pour certains types d’entreprises, passer à côté de ces périodes d’intercontrat est impensable. Profiter de ces moments pour réaliser des activités solidaires est ainsi parfait pour sortir à la fois du cadre de l’entreprise et développer sa fierté d’appartenance. C’est également un excellent moyen d’avoir un impact sur le territoire local. Sans négliger l'aspect déduction fiscale qui est un atout financier non négligeable pour l'employeur.
Les besoins des associations sont nombreux, chacun pourra donc y trouver son compte. Vous pouvez, par exemple, vous engager :
- Auprès de l’association la Balade des Lucioles en apportant un peu de chaleur dans les cœurs des personnes sans domicile fixe (plusieurs endroits dans Paris).
- Auprès de l’association h'up entrepreneurs en devenant mentor d’un entrepreneur en situation de handicap et l’accompagner sur des sujets de marketing, stratégie financière ou commerciale (partout en France).
- Auprès de l’Armée du Salut en organisant une collecte de produits alimentaires, d’hygiène et de soin dans vos propres locaux.
- Auprès de l’Ecole de la Deuxième Chance Grand Hainaut en aidant à la refonte de son site Internet (Anzin).
- Auprès de l’association Energie Jeunes en aidant les élèves du CM2 à la 3ème à croire en leur chance de réussite, à développer leur autonomie et leur persévérance scolaire (partout en France).
Vous le voyez, les formats d'actions sont assez variés. Il est à la fois possible de s’engager sur des missions ponctuelles de courte durée, de mentorat sur plusieurs semaines, de mécénat de compétences sur une expertise particulière ou encore de gestionnaire de collectes de dons matériels. Les périodes d’inter-contrat vous permettront de répondre à des besoins urgents et imprévus des associations. Un soutien indispensable pour elles.
S’engager pour l'intérêt général sera bénéfique à plus d’un titre pour les salariés qui souhaitent se lancer. En plus de vous occuper l’esprit et les mains, vous pourrez développer vos soft skills, comme l’empathie ou la curiosité, vous ouvrir à de nouveaux horizons et de nouvelles personnes et donner votre énergie pour une cause qui vous tient à cœur. Les bonnes raisons de se lancer ne manquent pas !
L’exemple du cabinet de conseil Davidson
De nombreuses entreprises pratiquent déjà le mécénat de compétences sur des périodes d’intercontrat. Citons l’exemple de Davidson qui, dans le cadre de son programme d’engagement solidaire Solidav, a fait le choix de permettre aux équipes en intermission de s'engager auprès d’associations de manière illimitée, en plus des 3 jours annuels alloués à tous les collaborateurs. Ce sont ainsi 8% des missions solidaires qui sont réalisées par des consultants en intercontrat.
Maëliss Delacroix - Responsable RSE et impact social / sociétal chez Davidson
Que faire d’autre pendant son intercontrat ?
En plus de s’engager auprès d’une association, il existe également d’autres actions à mettre en place pour gérer cette durée d’attente. Voici quelques exemples :
- Mettre à jour ses connaissances : profitez-en pour acquérir ou approfondir des savoirs dans votre domaine d'expertise. Vous pouvez suivre des formations en ligne, participer à des webinaires ou encore lire des livres spécialisés. A noter que si une formation pertinente est proposée par votre entreprise, vous êtes tenu de la suivre au risque de vous faire licencier.
- Réseauter : participez à des événements, des conférences ou des rencontres informelles pour rencontrer d'autres professionnels de votre secteur. Utilisez les réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn pour établir de nouveaux contacts et entretenir vos relations existantes.
- Travailler son personal branding : de nombreuses activités vous attendent, comme peaufiner votre CV, mettre à jour votre profil LinkedIn et développer votre présence en ligne. Créez un blog ou un site web pour partager votre expertise et votre expérience. Cela peut vous aider à vous démarquer auprès des employeurs potentiels.
- Développer des projets personnels : profitez-en aussi pour développer des projets personnels repoussés. Que ce soit l'écriture d'un livre, la création d'une entreprise ou le développement d'une application, l'intercontrat peut être un moment propice pour concrétiser vos idées.
Votre employeur peut également profiter de cette période pour vous proposer de travailler sur des tâches internes en lien avec vos compétences et votre classification : implémentation d'outils, Recherche & Développement, améliorations des process dans l'équipe... Vous pouvez refuser cette demande si elle ne correspond pas à votre poste.
Comment Wenabi peut vous aider ?
Plusieurs de nos clients partenaires utilisent la plateforme Wenabi pour développer l’engagement solidaire à la fois de leurs salariés mais aussi de leurs collaborateurs en intercontrat. Nous les aidons en construisant ensemble un catalogue d’actions solidaires dédié aux équipes en intercontrat. Nous identifions également des associations avec lesquelles monter des projets de mécénat de compétences sur le long terme en fonction des qualifications des employés.
Notre reporting complet permet également d’analyser spécifiquement les actions réalisées par ce public. Un moyen efficace de constater l’impact généré par ce temps de latence a priori perdu s’il n’avait pas été dédié à des associations.
Découvrir les retours d'expérience d'entreprises collaborant avec Wenabi
En résumé, il est possible d’inverser la tendance pour considérer l'intercontrat comme une période d'opportunités. Le secret est de l'aborder de manière proactive. Profitez-en pour développer vos savoir-faire, élargir votre réseau, mais aussi, soutenir une ou plusieurs associations d'intérêt général. Cela vous aidera à rester actif tout en gardant du sens dans les missions réalisées et à tirer ainsi le meilleur parti de cette étape transitoire. Parlez-en à votre DRH !